A L’EXPOSITION UNIVERSELLE. 15 dans la variété des aspects, chaque industrie s’étant groupée sous une forme particulière. Une circulaire spéciale prescrivit aux exposants des profondeurs et des hauteurs réglementaires. Ce n’était pas tout que d’avoir décidé en principe que tous les pays seraient représentés dans le palais principal, il fallait encore indiquer à chacun sa place ; de nouvelles difficultés nous attendaient. Les galeries supérieures étaient évidemment celles qui se prêtaient le mieux à une exposition, mais il était impossible de les donner à tout le monde ; chacun d’ailleurs, si petit qu’il fût, tiendrait à faire briller son drapeau sur la nef ; la justice voulait que l’on fit un sacrifice à ceux qui devaient envoyer un moins grand nombre de produits. Ces considérations et d’autres encore conduisirent à ne placer sur le sol que les grandes nations qui se trouveraient ainsi moins favorisées au premier étage. L’Angleterre, les États-Unis, la Belgique, l’Autriche, le Zollwerein furent seuls avec la France à occuper le rez-de-chaussée ; chaque pays occupa dans la galerie l’emplacement situé au-dessus de celui qu’il occupait sur le sol ; toutes les autres contrées furent distribuées au premier étage , aux dépens surtout de la place que la France aurait dû proportionnellement y conserver. Sous ce rapport, la Confédération suisse est en quelque sorte la plus favorisée ; c’est elle qui a, dans la répartition, la plus grande part, après les pays déjà cités , et toute son exposition du Palais est dans la galerie supérieure. Pour satisfaire d’ailleurs à cette condition de donner à tous vue sur la nef, l’Exposition française abandonna son terrain le meilleur à la Sardaigne et aux États pontificaux à l’est, à l’ouest à l’Espagne et au Portugal. La Suède, la Norvège, le Danemark et la Hollande d’une part, la Toscane et les pays orientaux de l’autre, occupèrent les deux galeries transversales. Répartition de l’espace alloué à la France. Les chiffres qui précèdent indiquent comment nous avons pu échapper, par l’étude des faits antérieurs, aux incertitudes de toute nature qui pesaient sur les préparatifs de l’Expos: