DES AUTEURS ECCLESIASTI QJJ E S. 2-- 5. Jofeph décrivant dans le melme Livre au Pafage chap. 8. le martyre de Saint Jacques dit qu’il de 'jofeph eftoit frere de J B s u s - C H R1 s T. Or s’il en touchant eùt parie quelques chapitres auparavant, iln’eùt jh C. pas manqué de le remarquer, ou toutautnoins de dire en cet endroit quelque chofeàfonavan-tage. 6. Ce témoignage, diient-ils, n’eft pas feu-lement inconnu aux Auteurs, qui ont precede Eufebe; maisOrigenes nie formellement, que Jofeph ait parie de Jesus-Christ. II eft fort étomant, dit-il dans le fecond T orne fur faint Matthieu , que jofeph , qui ne connoijfoit point J E s u s-C H R1 s r pour le Alejfie, ait renda un temoigna&e ft authehtique de Finnocente de Saint Jacques. Eut-il parie ainfi, fi de fon temps il y eùt eu dans les Livres de Jofeph un témoigna-ge auffi avantageux ìJesus-Christ, que celui qui s’ytrouveàprefent? Theodoretaaufii remarque, quejofcph n avoit point connuj E-s u s-C H R 1 s T. Mais rien n’eft plus conlide-rable, que le filence de Photius, qui faifantua abregé exact des Livres de Jofeph au Code 238. de laBibliotheque, ne dit rien de ce paffage touchant Jesus-Christ , qu’il n’eùt jatnais oublié, s’il eùt efté de fon temps dans tous les exemplaires des Livres de Jofeph, & s’il l’eùt crù ótre veritablement de lui. Enfili ce qui merite encore une reflexion particuliere, c’eft que Photius remarque en un autre endroit, qu’il y avoit de fon temps un Livre de l’Univers attribue àJofeph, qu il croit fuppofé, à caufe qu’il y eft parie trop avantageufement de Jesus-Christ, & il ajoùte enfuite, qu’il a appris depuis, que ce Livre eftoit de Caius Preftre de ; Rome. Peut-eftre que le paffage, qui eft pre-! fentement dans le Livre des Antiquitez, avoit I efté tire de ce Livre de Caius , quiportoitlenom deJofeph, & infere dans le Livre desAntiqui-I tez. j Monfieur Huet répond à ces témoignages d’Origenes, deTheodoret, & de Photius, que ces Auteurs ont rencontré des Manufcrits de Jofeph , dans lefquels ce paffage avoit efté retran-ché parlesjuifs. Mais cetre réponfe femble encore affoiblir fautorité de ce paflàge. Car s’il y a eu des Manufcrits anciens, où iln’eftoitpoint, on a encore plus de lieti d’endouter; &lesrai-1 fons que nousavons apportées font voir qu’il eft plus probable, qu’il a efté ajoùté dans quelques dans iesautres parlesjuifs. Jeneveuxpourtant juger au Leóteur , fi l’autoriré .d Eufebe , de feph, que nous avons à prefentdoitl’emporter D far TnlTaoe Ctntenter de r appeller un homine-, cor il faifoit\ de jofeph quantité de merveilles , & il enfeig-mit ceux qui\ touchant repoivent avec joie la verini) qu ii eut plufieurs' j, C. Difiples , tant farmi les Juifs , que farmi les Gentile , quii eftoit le Ch r i s t , & qu aiant efté accufé par les principaux de fa Natim , il fui attaché à une croix par le commandement de Pilate -, que cependant ceux qui l’avoient aimé ne l’a-handonnerent pas polir cela , parce qu il leur avoit apparii en vie le troiftéme jour , comme les Prophetes l’avoient prédit ) que c’eftoit lui, qui eftoit l’Autenr de la felle des Chrefiiens , qui fubjiftoit encore. Ce témoignage de Jofeph eft rapporté par Eufebe, par faint Jerome, & par plufieurs autres aprés eux comme un monument fort avantageux àiaReligiondeJesus-Christ: mais denosjours, où fon a exammé les choies avec plus d’exaétitude, il s’efttrouvé, Scilfetrouve encore plufieurs fqavans, quifoùtiennent, que cét endroit n’eft point veritablement de Jofeph. Et il faut avouer , que leurs conjectures ne font pas tout-à-fait à méprifer , car ils difent: 1. Que le itile de ce paffage eft embaraffé, peucoulant, & different de celui de Jofeph, qui ecrit avec politeffe, & avec ornement. 2. Qu’il eft vifibie, que ce paffage a efté infere aprés coup dans le texte de Jolèph, parce qu’il en interrompt tonte la fuite. Car irntne-diatement aprés ce paffage, il y a vers ce temps les Juifs furent encore accablez. cFun autre mal-loeur, paroles qui n’ont aucun rapport à ce qui vient d ette dit du C K il i s T, mais qui fe rap-portent viliblement au maffacre des Juifs, que Pilate avoit fait tuer dansjerufalem, qui precede ce paftàge de J E s u s-C h r i s t , ce qui 1 fait voir clairement, dit-on, qu’il n’eft point de Joieph , & qu’il a efté ajoùté aprés coup. 3. Ils difent, qu’en prenant mefme ce paffa- | ge feparément, il eft ailé de voir, que c’eft un Chreftien, & non pasjofeph qui parie. Jesus-Christ y eft appelléDieu, ony reconnoiftfes iniracles, & fa refùrreétion, on dit que ces cho-fes ont eftéprédites par les prophetes. Qui croi-ra, que c’eft unjuif tei quejofeph, quifemble douter des miracies rapportez dans les livres des J uifs ? 4. Quelle apparence, que Jofeph extréme- 2 __ -,___ ___ 2 - , — ment attaché aux intereftsdelaNationeùtparlé . Manufcrits par des Chreitiens , que retranché fiavantageufement de J e s u s-Chr ist, qu’il ’ 2 ' J " J né croioit point eftre leMeffie, comme Onge- rien determiner fur certe queftion, &jelaiffeà nes le remarque dans fon livre contre Celfe, & juger au Leéteur , fi l’autorité d Eufebe , de qu’il eùt accufé ceuxdefàNationdel’avoirlivré faine Jeróme, & de tous les Manufcrits dejo-injuftementàlamort? r—K ------------*----—-----------------.... Tome I.