132 NOUVELLE B I B L I O T H E QU E Orno»; tira de cét emploi fuffifamment dequois’entre-i plus que jamais à l’inftrudion des Catechume- Orij[fttA ' ’ tenti' J nes- Comme il exerqoit cette profeffion, & que la Cependant la reputation d’Origenes croiffoit Chaire de i’Ecòle d’Alexandrie eftoit vacante toujours de plus en plus lui attiroit un fi grand par la retraite de S. Clement, & par la fuite de tous ceux que la perfecution avoit écarte! j quel-ques-uns des Paiens , qui vouloient fe convertir, s’adrefferent à lui, quoi qu’il n’euft encore que dix-huit ans. Les deux premiers de fes Difciples furent Plutarque, & Heraclas fon fiere, qui fucceda àDemetrius dans le Siege d’Alexandrie. Enfuite la reputation & le nombre deceux qu’il convertiffoit s’augmentant tous les jours, Demetrius Evéque d’Alexandrie le confirma dans l’emploi de Catechifte, ou Profeffeur des Lettres facrées dans l’Eglife d’Alexandrie. Lorf-qu’ilfevitétablidanscétemploi, il quitta la profeffion de la Grammaire , nevoulantpasdòpen-dre d’autrui pour fa fubfiftance, il vendit tous fes Hvres qui traitoient des fciences profanes , fe contenta de quatreobolesparjour, queluidon-noit celui qui les avoit achete!. Ce fut alors qu’il commenda àmenerunevie tres-laborieulé, & tres-auftere. Ce quinecon-tribua pas moins que fa fcience à lui attirer un grand nombre deDifciples, malgré laviolence de la perfecution, qui aiant d’abord commencé en Alexandrie fous le gouvernement deLetus, continuoìt encore avec plus de violencefous Aquila fon fucceffeur. Il y eut plufieurs de fes Difciples, qui yfouffrirent le martyre, entr’au-tres Plutarque, Serenus, Heraclide, Heron, &c. & il fut expofò lui-mefme plufieurs fois à la fureur des Paiens , lorfqu’il alloit affifter & encoura-gerles Martyrs. Toutefois il fe porta pour lors à un excés , qui a efté blàmé par ceux meftnes qui ont efté de fes plus grands défenfeurs , & qu’il a condamné lui-meftne par aprés, quoi t __ ___ __________________j qu’il ait pù l’avoir &it e dans unbonmotif, & i Origenes fe retira en Paleftine, & eftant vena par un amour exceffif delacharité. Car comme j demeurer en la ville de Ceferée, LesEvéquesde fon emploi l’obligeoit à eftre fouvent avec des ,T’—‘'— ------------ ” •• femmes qu’il inftruifoit auffi-bien que les hom-mes, pour óter aux Paiens tout pretexte de foup-con de quelque mauvaife condrite à caufe delà grande jeun effe, il fe refolut d’executer àia lettre la perfeftion qu’il fe perfuadoit que J. C. avoit propofée dans ces paroles de l’Evangilè : y en a qui fe font faits eunuques eux-n/étnes pour le Royaume des Cieux. Il voulut lenir cette action fecrette, & fit fon politole pour la cacher à fesamis: mais elle fut bien-toft fqùé, & eftant venue à la connoiffance de Demetrius Evéque d’Alexandrie , il loiia fon !ele & l’ardeur de fa foi, & lui dit de ne perdre point coura-ge póur cela , mais de continuer à s’appliquer nombre de difciples, qu’il ne pouvoit luifeuly fuffire. Il donna à Heraclas fon ami le foin de ceux à qui il faloitapprendrelespremiers principes de la Religion, & fe referva les plus avance!. Ce fut en ce ternps au commencement de l’Empire d’Antonia , qu’il alla à Rome/fous le Pontificar de Zephirin. Il compofa aulii vera le commencement du regne du méme Empe-reur ce grand & celebre ouvrage appellò Tetra-ples : c’eftoit une Bible danslaquelle il avoit deerit à cofté du texte Hebreu en differentes colom-neslaveriiondesSeptante, celle d’Aquila, celle de Symmachus, & celle de Theodotion, dif-tinguée par verfets , & il y ajouta enfiate deux autres verfions fans non d’Auteur, &unefep-> tiéme fur les Pfeaumes feulement, qu’il trouva à Jericho dans un muids , & ces verfions avec l’Hebreu écrit en caraéteres Hebreux, & Grecs, compofent l’ouvrage qu’on appelle Exaples. S Ces ouvrages augmenterent encore fa repu-tation, & attirerent de toutes parts en Alexan-drie un grand nombre de perfonnes fqavantes, pour voir Origenes, & pour profiter de fes lumie-res. Ambroife fut de ce nombre- Il anathemati-fa l’herefie de Valentin dans laquelle il eftoit engagé, pour embrafferla Foi Orthodoxe. Orige-! nes fut enfuite obligé de fortir d’Alexandrie plu-I fieurs fois ; car premierement il fut mandò par i unPrinced’Arabie,qui écrività Demetrius Evé-que d’Alexandrie , & au Gouverneur de le lui . envoyer, afin qu’il l’inftruifift, & pende ternps i aprés certe Ville eftant affligée par la crucile guerre que lui fit l’Empereur Antonin Caracalla que j les habitans avoient offenfé par leurs railleries. la Province le prierent d’expliquer publiquement l’Ecriture dans l’Eglife, & d’inftrairelepeuple en leur prefence, quoi qu’il ne fuft pas encore Prètre, &il leur obeìt. Soit queDemetrius lui enviàt cét honneur, feit qu’il fuftperfuadé qu’on avoit viole les regies de l’Eglife, il écrività ces Prelats, difantqu’ileftoitinoiii, & qu’il ne s’é-toit jamais pratiqué jufques alors, que desLal-quespréchaffenten prefence des Evéques. Mais Alexandre de Jerufalem, &: Theoétifte de Ce-farée en lui écrivant firent voir par plufieurs exemples, que cela s’eftoit fouvent pratiqué. Cependant Demetrius avoit écrit à Origenes dere-venir, & aiant méme envoyé desDiacrespouf prefferfon retour, il fut obligé dereprendrefon pre-