DES AUTEURSE C C L É S I A STI Q_Ù E 5. , , ont efté données au public avant les éditions de ' ™ ' Voffius , & d’Ufferius, ou comme elles fe trou- vent dans les éditions , c’eft-à-dire, plus courtes, & plus fimples. Il faut aulii diftinguer trois opinions touchant les Lettres de faint Ignacq. La premiere eft celle de ce ux, qui les regoivent toutes ; méme les trois Latines, comme Faber, Roffenfis, Drie-do, Marianus Victorius, Canifius, & le P. Hal-loix, le-quel quoi que dans un temps plus éclairé n’a pas eu pour cela plus de critique. il fautmet-tre prefque dans le méme rang ccux qui reqoi-vent toutes les Grecques fuivant le fcntiment des Cardinaux Bellarmin, Baronius, & celui de Pof-fevin. La feconde eft celle de ceux qui les rejet-tent toutes. Calvin eft le chef de cette opinion fuivie par lesCenturiateurs, & par. Socio, & méme depuis les éditions d’Ufferius &deVof-. fius, par Saumaife, Blondel, Aubertin ,& Dail-lé, quiontfaittousleursefforts, pour «linerie creditdeséditionsd’Ufferius, ScdeVoffius. La troifiéme opinion eft celle de ceux, qui tenant le milieu n’attribuent à faint Ignace ; que les fept Lettres, dont Eufebe&faintjeròmefontmen-tion, rejettant toutes les autres comme fuppo-fées, & avoiiant, qu’il y avoit dans les autres des additions : c’eft ce qui a efté remarqué par de tres-habiles gens, avant,méme que leséditions de Voffius, & d’Ufferius fuffent connués, comme par Kemnice,. par Perkinfus, par Cocus, & par Vedelius, lesquels quoi que feparez de l’E-glife, ont efté tres-habiles critiques. Mais depuis les éditions de Voffius , & d’Ufferius les bcavans de l’une, & de l’autre Communion, comme Rivet , Grotius , Petau , Labbe, & l’auteur de l’office du faint Sacrement ont recon-nu, que les fept Lettres de faint Ignace, qui a-voient efté corrompués par plufieurs additions, eftoient dans leurpureté originale dans l’édition Grecque donnéepar Voffius, & dans la Verfion publiéeparUfferius. LeP. Morin eft le feul des fgavans qui foit d’un avis contraire, prétendant, que l’ancienne édition Grecque des Lettres de faine Ignace reprefente le texte originai de ces Lettres, au lieu quedanslanouvelle éditionde Voffius, il eft retranché, &corrompu. J’ou-bliois à remarquerqu’Uilèrius, & quelques autres aprés lui rejettent l’Epìtrede faint Ignace à làint Poly carpe, & n’en content ainfi que fix Ve-ritables. Voilà comme les fentimensfontparta-gezfurlefujetdes Lettresde làintIgnace.- Voici le parti quenouscroionsquel’ondoitprendre. Il eft certain en premier lieu, que les trois Let-tres Latines, dontil y enadeuxàfaintJean, & une autre à la Vierge Marie , font fuppofées. Saint Bernard eft le premier , qui les iùt citées Torae I, Àr dans le Sermon 7. furie Pfeaume jws habitat: S.Ignact^ elles ont efté inconnùés aux Grecs anciens, & nouveaux; elles n’ontjamais efté enGrec, & les jeux de mots , qui s’y rencontrent, font voir, qu’ellesont efté compofées en Latin, & par un Latin , elles font d’un itile bas, & plei-nes de penfées inutiles indignes de iàint Igna- ce. Secondement, Fon ne doit point non plus douter, que les cinq LettresGrecques, quine font point citées par Eufebe, & par faint Jerome , ne foient aulii fuppofées. Car 1. fi elles euffent efté du temps de ces Auteurs, il eut efté impoffible, qu’ils ne les euffent veuès, ou qu’ils n’en euffent entendu parler. Or elt-il croiable, que les aiant veués, ils n’en euffent point parlò en faifant le Catalogue des Lettres de faint Ignace ? 2. Non feulqment elles ont efté inconnùés x Eufebe, & à faint Jerómè, mais auliiàtousles Peres Grecs, dont nous avons rapportò les té-moignages , qui n’ont tous citò que les fept Lettres, dont Eufebe fait mention, n’y aiant que les plus nouveaux qui aient cité les autres. 3. Elles contiennent plufieurs chofes , qui ne conviennent point au tems de faint Ignace. Il y eft parlò d’Herefies, qui ne fe font élevées, quelong-tempsaprésfamort, Il y eft faitmention des Soùdiacres, des Leéteurs, des Chan-tres , des Portiers, des Exorciftes, & de ceux qu’on appelloit panni les Grecs Or quidoute, que ces ordresn’aient efté établis depuis la mort de faint Ignace ? II y eft encore parie des affemblées des Vierges , du Caréme , du Sab-bat, des Feftes, &c. En troifiéme lieu , il faut avoiier , que les Epitres de faint Ignace , telles qu’elles eftoient avant les éditions de Voffius , & d’Uflèrius, eftoient corrompués, & differentes de celles qui font citéesparles anciens. 1. parce quelespaf-fages, que Theoderet, & les autres en ont tire! , ne fe rapportoient point à ceux, qui fe trou-voient dans l’édition commune. . 2. parce que fi l’on confere l’ancienne édition aven celle de Voffius; 011 verràclairement, quecen’eftpoint celle-ci, quieftl’abregé, maisquec’eftl’autre, qui eft une efpece de paraphr.afe de celle-ci : car la plùpartdes endroits, quifont dansl’ancienne édition, & qui ne fe trouyent point dans celle de Voffius, fontdesexplications, & des para ph rufes ; ou des penfées ajoùtées. aprés coup , qui n’ont point de fuite, ni de liaifon aree le rette , & dans lefquelles on reconnoìt méme de la.difté-rence de ftyle, & de doétrine. 3. Il y a des chofes dans l’édition vulgaire,’ T qui