DES AUTEURS ECCLESIASTI QJJ E S. celle d’Ammonius, qui eftoit d’Alexandrie, & nilu' dont l’ouvrage portoit letitred’Harmonie- Za-charie Evèque de Chryfopole, qui vivoit dans le douziéme fiecle de l’Eglife, quiafaitdesCom-mentairesfurl’Harmonied’Ammon a filivi mot pour mot celle-ci , ce qui confirme la conjeéture de Baronius. a Mafhe de Photin.'} Porphyre dit dans la vie de Pilotili , que ce Philofophe àgé de io. ans vint e'couter Ammonius , qu’ilfutfon difciple pendant onze ans, & qu’il eut un difciple homme' Òrigenes. Mais, comme notis remarquerons ailleurs, cet Òrigenes eft different du celebre Òrigenes Chreftien. Cependant comme Eufebe allure, que noftre Òrigenes a efte' aulii fon difciple , il femble qu’on ne puiflè pas le nier, & qu’il faut dire qu’il y avoit deux Òrigenes difciples d’Ammonius. b Fleurit dans c^lexandriei] II y a un autre Ammonius aulfi Philofophe , qui a vècu depuis le Concile de Chalcedoine. Celui-ci eftoit un peu plus àge' qu’Ori-genes, il eftoit Platonicien. i • R1&ene? a nàquit en la ville d’Alexan- ; riggn.es. drie vers l’année 185. de Jesus -Christ. b Outre le nom d’Origenes il avoit encore celai d’Adamance. c Son pere appellé Leonidas i’éleva dans la foi de J e sus-Chr ist , & ne lui fit pas feulement étudier dans fa jeuneffe Ies belles Lettres & les fciences profanes, mais il voulut aulii qu’il s’appliquaft a l’étude de l’Ecriture-Sainte, preferablemént à tout autre , lui en faifant melme apprendre & reciter tous les jours quelques endroits. Il fe trouva heureufement, que l’inclination du fils répon-doit au deffein du pere ; car il fe portoit avec une ardeur merveilleufe à cette étude, & comme il avoit une grande penetration d’efprit, ne fe contentant pas du premier fens, qui fe prefen-toit à fon efprit, il s’efforqoit dellors d’approfondir le fens le plus cache , & le plus fpirituel des Livrea facrez , & embaraffoit mefme quelque-fois fon pere en lui demandant l’explication de quelques endroits de l’Ecriture, ce qui obligcoit ce fage pere de lereprendre en apparence, & de l’avertir de ne pas s’élever au deffus de la por-tée de fon efprit, & de fe contenter du fens Tome I. 121 clair , & naturel de l’Ecriture -, quoi-qu’il fcn- òrigenes. tifi: en lui-méme une grande joye , & qu’il re-merciaftDieudetoutfon coeur de la grace qu’il lui avoit faite , de lui donner un tei fils. Mais afin qu’on n’attribuè point ces fentimens, ou à l’amour aveugle d’un pere pour fon fils ; ou à la paflion qu’Eufebe , qui rapporte ces chofes, avoit pour Òrigenes , il fuffit de remarquer, que faint Jerome dans le temps mefme qu’il écri-voit le plus fortement contre Òrigenes, eft obligé de reconnoiftre qu’il avoit efté un grand, homme dés fon enfance , Magntu vir ab infantia. Ep. (f. ad Pammachium de erroribus Orinerai. Quand il fut un peuplus avance en àge, il eut pour maiftres dans la Philofophie le celebre Ammonius d Philofophe Chreftien, & dans la Theo-logie le docte faint Clement d’Alexandrie : il n’eftoit àgé que de feize à dix-feptans, lorfque laperfecution s’éleva dans Alexandrie, ladixié-me année de l’Empire de Severe, & la aoame. depuis la naiffance de Jesus-Christ. Son pere aiant efté arrefté , & mis en prifon po urla defenfe de la Foi : ilvouloitauffifeprefenter aux perfecuteurs dans l’ardeur qu’il avoit de fouffrir le martyre, mais fa mere s’y oppofa fortement, & fut mefme obligée de cacher fes habits , pour l’empefcher de fortir , pour exc-cuter fon deffein. Se voyant donc ainfi retenu malgré lui, il écrivit une lettre à fon perepour l’exhorter au martyre , lui difant : Tenez ferme , mon pere j prenez garde de ne pas changer de fentiment à caufe de nous. Leonidas anime par l’exhortation de fon fils, fouffrit courageufe-ment le martyre, &eut la teftetranchéepeude temps aprés. Ses biens aiant efté confifquez, Ori-genes eftant refté avec fa mere & fes freres, fut reduit à la derniere pauvreté. Mais une Dame d’Alexandrie qui eftoit fort riche , foit qu’elle eufteompaffion de fa mifere, foit qu’elle euftde l’eftime pour lui, lui donna toute forte d’affiftan-ce, & le retira mefme dans fa maifon. Elle avoit avec elle un fameux Heretique d’Antioche, qu’elleavoitadoptépourfils, qui faifoitchezelle des Conferences, où un grand nombre non feulement d’Heretiques, mais aulii de Catholi-ques afliftoient. Mais quoi qu’Origenes fuft obligé par neceffité de converfer avec cét homme, il ne voulut jamais communiquer avec lui dans la priere , obfervant exaftement les reglemens Ecclefiaftiques , & témoignant l’horreur qu’il avoit de la doétrine des Heretiques. Cependant il fe mit bientoft en eftat de n’avoir plus befoin du fecours de cette Dame : car s’eftant appliqué tout entier aprés la mort de fon pere à l’étude des Humanitez, il enfeigna la Grammaire, & Q_